the Italian newspaper "Repubblica"
... mind your words indeed, and be they on a t-shirt. A scandal regarding Italy's current welfare minister Elsa Fornero was caused by the anonymous wearer of a t-shirt sporting the slogan "Fornero al cimitero" last week, which means as much as "Fornero to the graveyard". What's worse (or rather, what really made things bad) was that Oliviero Diliberto, a left-wing politician who served as minister of justice back in the 90s, posed with the stupid t-shirt woman. Now you may, or may not, be aware of the fact that there was quite some turmoil in Italian politics last week after a law project was passed by the current government which would grant companies greater freedom in sacking their employees, with Mario Monti and Elsa Montero being on the forefront of this very project. Independently of the exact nature of this law (critical though it may be viewed, no doubt about that!), I consider it of very bad taste to go around more or less wishing someone their death by what you've got written on your t-shirt. And, worse still, that a politician should pose for a photo next to the person wearing said t-shirt. This is definitely not a case of the stupidity and senselessness we are abundantly familiar with from myriads of commercial slogan t-shirts. This one was custom-made for the occasion, and the wearer expresses her opinion about minister Fornero in a very explicit and totally inappropriate manner. What's even more inappropriate, of course, is the fact that left-wing politician Diliberto sees no harm in posing with this woman. It is therefore totally understandable that Fornero should have expressed her concern and disgust in a ensuing press release. That said, I would like to quickly remind you of what was probably the most prominent and efficient appearance of a garment sporting a poignant slogan in a very political context - I'm talking about Katharine Hamnett's (and she is of course the master of slogans in fashion) hand-shake with Margaret Thatcher in 1983, when Hamnett made it very clear that she sympathised with the 58 % of the German population who didn't want Pershing missiles to be stationed on German territory ...
... vous êtes probablement au courant du projet de loi qui a été présenté la semaine dernière en Italie et qui rendrait nettement plus facile le licenciement d'employés dans tout le pays. Les responsables du projet au sein du gouvernement italien sont le premier ministre, Mario Monti, et la ministre du travail, Elsa Fornero. Il s'ensuit (et il est même assez compréhensible) que ni M. Monti ni Madame Fornero ont inspiré un surplus de sympathie à la plupart des italiens au moment où les détails de cette loi ont été publiés. Et pourtant, entre trouver quelqu'un antipathique et lui souhaiter la mort, il s'ouvre tout de même un fossé bien profond. Vous voyez donc dans la première photo, publiée par le journal Repubblica, une femme qui a assisté à une manifestation contre ce projet de loi et qui, par le slogan créé exprès pour cette occasion-là, voudrait envoyer Madame Fornero au cimetière, et ceci illico. N'en parlons pas, c'est un manque de goût total et la preuve d'une stupidité remarquable. Plus remarquable, pourtant, est le fait qu'il y a quelqu'un qui a bien voulu poser à côté de la femme habillée en "Fornero al cimitero" pour une photo et qu'en plus ce quelqu'un est bien un homme politique, l'ancien ministre de la justice Oliviero Diliberto. Il y a maintes manières d'exprimer son mécontentement, et ce mécontentement, dans le cas précis qui s'est produit en Italie, peut même sembler justifié. Et toutefois, il faut chercher ses moyens avec prudence et intelligence, et il faut voir avec qui l'on s'associe. Ceci dit, je voudrais aussi brièvement vous rappeler le cas exemplaire et le plus connu de l'impact du slogan imprimé sur textile dans le monde de la politique - cela s'est produit en 1983 lors d'une rencontre entre Katharine Hamnett (la reine du t-shirt à slogan) et Margaret Thatcher. A l'époque, la designer a choisi de se solidariser avec les 58 % de la population allemande qui s'étaient exprimés contre le stationnement de missiles balistiques du type Pershing en Allemagne. Autre histoire, autre mesure - et autre choix de mots, ce qui, même quand ils apparaissent sur un t-shirt, est bien décisif ...